Émile Lacour, photographe, 1848-1913

La statue du Tambour d’Arcole mise en place le 10 août 1894, est un des symboles le plus important de Cadenet.

Créée par le sculpteur Jean-Barnabé Amy, elle célèbre la mémoire d’André Estienne, enfant de Cadenet né en 1777, engagé volontaire à 14 ans dans le bataillon du Luberon, qui se distingua lors de la bataille d’Arcole, en novembre 1796.

Avec le Panthéon et l’Arc de Triomphe de Paris, c’est la troisième représentation de cette personnalité cadenetienne. Les rues Bara et Viala, qui débouchent sur la Place du Tambour d’Arcole, font également référence à deux autres enfants tambours auxquels André Estienne est souvent associé.

Le rempart de Cadenet date de 1545. Il ceinturait le village et disposait d’une série de tours qui défendaient quatre portes au total. Ici, le chemin de ronde dont il ne reste qu’un petit vestige, permettait d’accéder à la porte dite Sainte-Anne se situant entre les deux bâtiments, elle est actuellement matérialisée par les deux plots se trouvant au sol.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur - Inventaire général - Marc Heller, Gérard Roucaute, 1971

Ne buvez pas à cette fontaine !
De toute façon, c’est impossible !

En effet, cette fontaine a été installée en 1545, à proximité de l’ancien rempart de Cadenet. À cette époque, il n’y a pas d’autre fontaine dans le village ou à proximité, en dehors de sa soeur jumelle qui se trouvait en bas de la rue.

Les habitants devaient jusqu’alors se contenter de citernes ou de puits, pouvant transmettre des maladies. Hélas, si la fontaine du bas de la rue dispose d’une source située assez loin du village, en direction de Villelaure, celle-ci, par contre, dispose d’une source qui vient du pied du château de Cadenet, et passe donc sous l’ancien cimetière du village qui se trouvait derrière l’église.

Pendant un peu moins de quatre siècles, des épidémies, en particulier de typhoïde, se propagèrent à intervalles réguliers, avec pour épicentre cette fontaine. Finalement, les dernières victimes moururent en 1943. Après ce moment, la fontaine cessa de couler. Plus d’épidémie ! Hors de question de la remettre en eau !

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Dessin de M. Fournier, rue Kléber en 1820

C‘est la première des deux basses fontaines. En effet, cette rue s’appelle également la rue des basses fontaines.

Elle se trouve juste en contrebas de l’ancien rempart et de l’ancienne place aux bestiaux du village. Cette fontaine trouve sa source à pratiquement 2 km plus loin, et, lorsque le seigneur de Cadenet décida de l’installer en 1535, ce fut un progrès énorme pour le village.

À cette époque, pas de lavoir. Il fut installé à la fin du XIX siècle pour permettre aux femmes du quartier de ne pas avoir à se rendre trop loin pour laver leur linge.

Si vous vous mettez sur la grille qui se trouve devant la fontaine, vous pourrez presque avoir le vertige : en dessous se trouve une descente d’eau, qui permet à un ruisseau, un «Vabre», de s’écouler vers la Durance.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur - Inventaire général - Marc Heller, Gérard Roucaute, 1971

Cette fontaine s’appelle la «font dei cese», ou fontaine aux pois chiches.

En effet, son eau était réputée pour faciliter l’attendrissement des pois chiches, lorsqu’on les faisait tremper, et donc pour les faire cuire de façon bien meilleure.

Elle date probablement du IX siècle. Contrairement à beaucoup d’autres fontaines de la zone, son alimentation en eau provient non de la colline qui se trouve au-dessus du village, mais plutôt d’une mine d’eau (une galerie servant à drainer l’eau dont la pierre, le safre, est gorgée) se trouvant à proximité.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Ce lavoir fut installé dans le cadre d’un plan d’installation de plusieurs infrastructures de ce type dans le village.

Chaque quartier devait disposer d’un lavoir afin de permettre aux femmes chargées de la «bugade» d’avoir moins de chemin à faire pour effectuer leur lessive.

La plupart du temps, les lavoirs furent installés à proximité d’une fontaine, qui se trouve toujours en amont du lavoir. Ici, c’est la grande fontaine de Cadenet, se trouvant sur la place juste audessus, qui va alimenter le lavoir.

C’est le seul lavoir souterrain du village, les autres ayant un toit construit, et sa situation discrète a conduit à des difficultés particulières : à la fin du X siècle, les lavandières se sont plaintes à la mairie car des hommes allaient s’y soulager, rendant le lavoir inutilisable, car trop sale.

La mairie prit donc des mesures pour rénover totalement le lavoir, interdit officiellement ce comportement, et demanda au garde champêtre de sévir en cas d’infraction.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Inventaire général - Marc Heller, Gérard Roucaute, 1971

Cette fontaine et sa jumelle du Cours Voltaire, ont été installées en 1848, comme l’indique l’inscription à demi-effacée à son sommet.

À l’époque, elle devait couler en permanence, et elle fut installée ici car les pompiers de l’époque, les «gens de ville», avaient besoin d’eau pour remplir leur seau-pompe, qui servait à éteindre les incendies. En effet, la mairie se trouvant à proximité, la caserne des pompiers fut installée juste en dessous, ce qui était pratique pour intervenir rapidement dans la ville.

En outre, même si elle est assez proche de la Grande Fontaine de la Place du 14 Juillet, c’est un avantage appréciable pour les habitants du quartier que de disposer d’une fontaine à proximité de chez soi. Il est à noter qu’un lavoir n’y fut pas adjoint, car les autres points d’eau étaient trop proches et qu’un tel investissement ne se justifiait pas.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Aquarelle de César Jacquème, 1844-1926, Histoire de Cadenet,imprimerie de la société «Petit Marseillais»

Portrait du musicien Félicien David, Raymond Bonheur, 1832, Petit Palais Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris orale Claudette Occelli-Sadaillan

Le compositeur Félicien David (1810-1876) naquit dans cette maison le 13 avril 1810.

C’est son père, violoniste amateur, qui lui prodigue une première éducation musicale, prolongée, grâce à sa jolie voix, lorsqu’il devient enfant de choeur à la Cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence.

C’est le début d’une longue carrière musicale, et ses voyages, en particulier en tant que Saint-Simonien, ont forgé son oeuvre et sa renommée, couronnées par une place à l’Institut de France. Son frère Charles étant proche du mouvement, la plaque commémorative, indiquant une date de naissance erronée, fut dévoilée par le Félibrige de Paris, les «Cigalié» et les «gens de Cadenet», le même jour que la statue du Tambour d’Arcole, le 10 août 1894.

En remplacement du texte original, le David famous musician e coumpousitour.

Guillaume Beckert – Association CLEF - Majorale Claudette Occelli-Sadaillan

Aquarelle de César Jacquème, 1844-1926, Histoire de Cadenet,imprimerie de la société «Petit Marseillais»

Portrait du musicien Félicien David, Raymond Bonheur, 1832, Petit Palais Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris orale Claudette Occelli-Sadaillan

Le compositeur Félicien David (1810-1876) naquit dans cette maison le 13 avril 1810.

C’est son père, violoniste amateur, qui lui prodigue une première éducation musicale, prolongée, grâce à sa jolie voix, lorsqu’il devient enfant de choeur à la Cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence.

C’est le début d’une longue carrière musicale, et ses voyages, en particulier en tant que Saint-Simonien, ont forgé son oeuvre et sa renommée, couronnées par une place à l’Institut de France. Son frère Charles étant proche du mouvement, la plaque commémorative, indiquant une date de naissance erronée, fut dévoilée par le Félibrige de Paris, les «Cigalié» et les «gens de Cadenet», le même jour que la statue du Tambour d’Arcole, le 10 août 1894.

En remplacement du texte original, le David famous musician e coumpousitour.

Guillaume Beckert – Association CLEF - Majorale Claudette Occelli-Sadaillan

Cette fontaine et son lavoir sont à l’origine, les plus anciennes constructions ayant de l’eau courante.

Ici, l’alimentation se fait avec le système de la mine d’eau, une galerie creusée dans le rocher voisin, et qui en draine l’eau.

Pendant très longtemps, il s’agissait du premier et du seul lavoir de la ville. Avec l’installation, à partir de 1850, d’un lavoir attenant aux fontaines principales installées dans chaque quartier, celui de la Fontaine de l’aube fut délaissé par la plupart des lavandières, à l’exception des jeunes femmes, qui devaient s’astreindre aux autres lavoirs, à un rôle de lavage donnant la priorité aux personnes plus âgées.

Malgré la distance, elles venaient ici, très tôt, car elles savaient qu’elles auraient une eau propre et claire. Il y a beaucoup d’anecdotes autour de ce lieu isolé... Du «loup-garou» au voyeur il n’y a jamais qu’un pas, surtout quand ce sont des jeunes femmes qui fréquentent ce lieu…

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Cette croix de mission date du XVIIIsiècle, mais elle en remplace une autre plus ancienne. Comme on peut le constater, elle se trouve à la croisée de deux chemins.

En fait, les croyances populaires voulaient que le diable puisse être croisé à chaque carrefour. Pour éviter cela, cette croix a été installée afin de le chasser.

D’autre part, c’est probablement une des croix, celle placée à l’ouest, servant à célébrer les rogations. Chacune d’entre elles était en effet placée à un croisement aux quatre points cardinaux de la ville.

Aujourd’hui, il n’en reste, à notre connaissance plus que deux, l’autre se trouvant à Notre Dame des Anges. Il y a beaucoup d’hypothèses autour de cette croix, qui pourrait également indiquer l’entrée de la ville, ce qui se pratiquait beaucoup au XVIIle siècle.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Cette fontaine a été installée en 1806, en même temps que quatre autres.

Celle-ci avait la particularité d’avoir une inscription sur le haut de son chapiteau indiquant Cousin Maire, En effet Monsieur Cousin présida à la création de ces cinq fontaines. Il signa donc l’une d’entre elles.

Ce lavoir fut installé après 1850, pour permettre aux femmes de ne pas avoir à aller très loin pour laver le linge.

Si une fontaine a été installée dans chacun des quartiers en 1806, avec des rajouts pendant la première moitié du XIX siècle, on a accolé ces lavoirs à chacune des fontaines au fur et à mesure des besoins pendant la fin de XIX siècle.

Il s’agit d’un progrès notable pour les femmes de l’époque qui auraient dû sans cela faire de longues distances pour laver leur linge.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.

Le beffroi de Cadenet a été créé en 1885.

Il surplombe l’ancienne Mairie de Cadenet, qui se trouvait au premier étage de la rueDanton et au rez-de chaussée de la rue du Tambour d’Arcole.

Lors de sa création, un virulent débat eut lieu sur la cloche à y installer. En effet, la municipalité voulait utiliser la cloche qui servait au tocsin du XVIe siècle se trouvant sur le petit clocher du château. Cependant, dans l’esprit des cadenétiens, cette cloche, qui protégeait les Cadenétiens depuis des siècles devait rester à sa place.

C’est une veuve, Madame Chauvin, qui fit don d’une forte somme pour faire fondre une nouvelle cloche pour le beffroi et construire un nouveau clocheton pour laisser l’ancienne cloche à sa place. Au rez-de-chaussée de la rue Danton se trouvait la caserne des pompiers jusque dans les années 1980. Le clocher retrouva sa vocation de tocsin, puisque qu’une sirène y fut installée.

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Le lavoir et sa fontaine (qui se trouvent juste en face, de l’autre côté de la rue) sont un bon exemple du déploiement d’abord des fontaines (cinq ont étédéveloppées en 1806), puis des lavoirs à partir de 1850.

Chaque quartier avait son lavoir, et jusque dans les années 2010, des habitants du quartier venaient encore y laver une partie de leur linge. C’est la raison pour laquelle ce lavoir est toujours parfaitement entretenu afin d’être utilisable pour la «bugade».

Le plus petit bassin, celui à partir duquel l’eau arrive, est le rinçoir. Le grand bassin est le lavoir à proprement parler, tandis que la barre en bois sert d’égouttoir.

Le linge étant trop lourd, ces lavoirs disposaient d’étendoirs, permettant à la lavandière de faire sécher son linge sur place.

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Cette croix de mission, installée dans les années 1830, marque la volonté de l’Église de rétablir et maintenir la foi catholique à Cadenet.

L’objectif était, en effet, après la Révolution Française durant laquelle elle avait été malmenée, d’amener les habitants à fréquenter de nouveau l’église de Cadenet.

Les rapports entre les autorités villageoises et les représentants de l’Église ont été très difficiles durant tout le XIXiècle, et malgré le Jubilé de 1875 indiqué sur le socle de la croix, un fort anticléricalisme était ancré en particulier chez les hommes du village.

Avec l’oratoire se trouvant à proximité, cette croix est devenue la première station des processions dans le village de Cadenet.

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L’église de Cadenet est indissociable de son presbytère, qui est bien plus ancien qu’elle, et qui était à l’origine un prieuré fortifié du XI siècle, bâti par les moines de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille.

De cet édifice, il ne este rien, car il a été énormément remanié au fil des siècles.

L’église, fut construite primitivement entre 1537 et 1538, et terminée le 21 mars 1838, comme l’indique la signature du maître d’oeuvre, Etienne Bone(ff ou ss)ille se trouvant sur la base du clocher.

Celui-ci, jusque-là surplombé par un mur abritant les cloches, fut modifié en 1844 avec la construction du clocher actuel. L’inscription «République Française - Liberté Égalité Fraternité» fut ajoutée sous la Troisième République.

La vierge en fonte trônant sur la place a été installée très probablement après 1837. Elle représente la volonté de l’Église de réévangéliser la ville de Cadenet, emmenant une série de missions, puis de jubilés successifs, durant tout le XIX sècle.

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Cette fontaine a été installée très probablement assez tardivement. Elle représente un détail architectural appelé «grotesque», ce qui est assez rare à Cadenet pour être souligné.

Au vu de son style général, cette fontaine date de 1848, car elle a une soeur (qui elle est datée), une autre fontaine du même modèle se trouvant au pied de l’Horloge de Cadenet.

Le bas de la vasque a été entièrement refait, car à l’origine il était bien plus large, comme celui de son double.

Les fontaines ont une vocation utilitaire : permettre aux animaux de boire dans la vasque, qui est un abreuvoir, et aux humains en posant un récipient sur des barres métalliques pour pouvoir en récupérer l’eau du canon afin de la boire.

Il est très important dans le village d’avoir de l’eau courante, et ce fut une vraie révolution que de pouvoir avoir des fontaines dans chaque quartier.

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Inauguré en 1902, le groupe scolaire de Cadenet, le plus grand du canton, était alors un des fers de lance de l’instruction publique du sud-luberon.

Cet édifice marqua la fin de l’épopée des écoles cadenétiennes dont on trouve les prémices vers 1660, les classes étant jusque-là louées à des particuliers.

Un premier projet, encore plus grand, avait été lancé dans les années 1890, mais il était trop ambitieux et surtout trop cher. Bien entendu, à l’origine, le groupe scolaire n’était pas mixte, et c’est la raison pour laquelle il y avait en fait l’école Félicien David (pour les filles), et André Estienne (pour les garçons).

Le mur de séparation était encore visible dans les années 1980, bien que la porte de communication ait été ouverte depuis longtemps. Le mur fut détruit pendant les années 1990, réunifiant l’école, qui fut alors baptisée, Mélina Mercouri, la Municipalité souhaitant mettre à l’honneur une femme ayant une envergure européenne.

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Aquarelle de César Jacquème, 1844-1926 Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Inventaire général Marc Heller, Gérard Roucaute, 1971

La chapelle Notre-Dame des Anges a été installée au XVIIIe siècle à l’extérieur du village de Cadenet pour célébrer la fin d’une épidémie de fièvre typhoïde.

En 1721, la ville fit un voeu de procession vers cette chapelle pour lutter contre la Peste.

À l’intérieur de cette chapelle du XIlX siècle, on trouve un plafond peint présentant des anges musiciens qui jouent d’instruments de musique (cuivres) que l’on peut clairement dater du XIlX siècle.

Il était de tradition, pendant très longtemps, que les communiants Cadenetiens participent à une messe dans la chapelle. La Croix se trouvant devant la chapelle est une croix de rogation, en l’occurrence celle de l’Est. En efft, chaque village disposait de quatre croix situées aux quatre points cardinaux, vers lesquels les villageois menaient des processions pour les fêtes de rogations pour protéger leurs futures récoltes.

Il ne reste, à notre connaissance, que deux de ces croix à Cadenet, l’autre étant celle de l’ouest.

Guillaume Beckert – Association C.L.E.F.